Les justes sont-ils vraiment toujours récompensés ?


La Sagesse est un thème important de la Bible, notamment dans les livres de Proverbes, de Job et d’Ecclésiaste.

C’est par la sagesse que le SEIGNEUR fonde la terre, c’est par l’intelligence qu’il installe le ciel (Prov 3:19)

La pensée ancienne soutenait qu’il y avait un ordre au monde, et qu’il fallait observer et comprendre cet ordre pour trouver la sagesse. Pouvoir observer et comprendre cet ordre, c’est pouvoir mieux comprendre Dieu et suivre ses enseignements. Ainsi, un des messages principaux de la Sagesse pour l’humain est l’importance d’être juste, car les justes seront protégés et récompensés par le succès, tandis que les injustes recevront des malheurs.

Mon fils, si tu reçois mes paroles, si tu retiens bien mes préceptes, si tu prêtes une oreille attentive à la sagesse, et si tu inclines ton cœur vers l’entendement (…), alors tu comprendras la crainte du SEIGNEUR et tu trouveras la connaissance de Dieu. Car le SEIGNEUR donne la sagesse ; de sa bouche viennent la connaissance et l’entendement. Il tient en réserve des ressources pour les gens droits, un bouclier pour ceux qui suivent la voie de l’intégrité. (Prov 2:1-7)

Cependant, il y a un problème : n’y a-t-il pas des justes à qui il arrive des malheurs ?

C’est la “crise de la Sagesse”.

L’expression “crise de la Sagesse” fait référence à la problématique du juste à qui il arrive des malheurs. Comment se fait-il que des difficultés et des souffrances puissent aussi arriver aux justes ?

Cette problématique est le thème central du livre de Job :

La catastrophe n’est-elle pas pour l’homme injuste, et l’infortune pour les malfaisants ? Ne regardait-il pas mes voies ? Ne comptait-il pas tous mes pas ? Ai-je eu recours à l’illusion, me suis-je orienté vers la tromperie ? Que Dieu me pèse dans des balances justes, et il saura mon intégrité ! (Jb 31:3-6)

Cette réflexion est ensuite approfondie dans le livre de l’Ecclésiaste :

Et je me suis dit que c’est là encore une futilité. Car le sage ne laisse pas de souvenir pour toujours, pas plus que l’homme stupide ; à mesure que les jours passent, tout est oublié. Le sage meurt bel et bien comme l’homme stupide ! (Eccl 2:14-16)

En effet, dans le livre de Job, le personnage principal est un homme juste, qui ne mériterait donc pas le malheur qui lui arrive. Plusieurs de ses camarades viennent le voir et cherchent, en vain, à trouver quelle pourrait être la cause de ce malheur, c’est-à-dire la faute que Job aurait commise. Finalement, c’est Dieu lui-même qui parle à Job, et qui ne lui donne pas une explication de cause à effet, mais, sous forme de questions rhétoriques, lui fait comprendre que seul Dieu est le créateur omnipotent et omniscient.

Ainsi, l’auteur de Job soulève une critique de la sagesse traditionnelle tout en apportant une réponse fidèle à Yahvé : seul Dieu peut comprendre le monde et la Sagesse.

Par la suite, pour l’Ecclésiaste, cette critique est reprise et approfondie. L’auteur, sur un ton philosophique, arrive à la conclusion que l’humain ne peut pas comprendre entièrement le monde tel que Dieu l’a créé, et il faut plutôt accepter cette incompréhension. Il y a une forme de résignation.

J’ai vu toute l’œuvre de Dieu : l’être humain ne peut pas trouver l’œuvre qui se fait sous le soleil ; ce que l’être humain cherche avec peine, il ne le trouvera pas ; et même si le sage prétend connaître, il ne peut pas trouver. (Eccl 8:17)

Ces trois textes (Proverbes, Job, Ecclésiaste), qu’on appelle la littérature biblique sapientiale (car ils portent sur la sapientia, la Sagesse), ne représentent pas l’unique point de vue biblique sur Dieu et notre rapport à lui, ni sur sa sagesse et sa justice. Cependant, ils amènent une réflexion universelle, à la fois sur l’ordre naturel des choses et sur les limites d’un tel ordre. Qui ne s’est jamais posé de questions sur la présence du mal et de l’injustice ? Qui ne s’est jamais interrogé sur l’apparente futilité de la vie ? La présence de ces textes dans le corpus biblique est à la fois rassurante et inspirante.

Dieu continue de nous accompagner dans nos questionnements existentiels, à toute époque ! Et vous, que tirez-vous de votre lecture de ces textes ?

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